Texte n°2

La glaneuse

Dans l’encadrement clair de la grand’porte ouverte,

Que le géranium tout odorant fleurit

De son aigrette rouge et de sa feuille verte,

La glaneuse robuste apparaît, et sourit.


Debout, le buste droit, la poitrine gonflée

Du souffle que dilate et rythme le travail,

Elle attend, tout de toile et de laine habillée,

Le départ pour les champs des gens et du bétail.


Et la cour de la ferme et la longue rangée

Des bâtiments, fenils et granges, ont frémi,

Aux rustiques rumeurs dont la brise est chargée,

Par un matin joyeux d’avoir longtemps dormi.


Bonjour à toi, bonjour, à la fois semblent dire

Les blés dont la rosée achève le roui;

Et les herbes des prés que le vent fait bruire

Semblent balbutier un poème inouï.


À toi, tout le cristal dont mon eau se fait gloire,

Dit le puits. C’est pour toi, c’est pour ton riche amour,

Ô reine des moissons, que j’offre et donne à boire,

À ton homme, à ta fille, à tes fils, tout le jour.


Mais voici que soudain, frappant toutes les choses

Et les êtres qu’enchaîne encore le sommeil,

Gloire à toi, dit l’Aurore : à toi, toutes mes roses!

Femme, à toi, tout mon or, répond le grand Soleil.

Nérée Beauchemin


Ce poème, lui, force les trait d'une personne dont le travail difficile la déforme pour enfin la faire faire remercier par les différentes choses qu'elle côtoie. Ce poème s'intéresse plus au travailleur et en particulier ceux qui exercent un métier difficile.