Demain viendra avec ses deux ou trois sacs de courrier
Il y aura tout plein de journaux,
Il y aura plusieurs centaines de lettres,
Et mon camarade et moi trierons dans les mains
Une à une , une après l'autre.
Nous emplirons nos sacs
Et nous irons dans la pluie
De porte en porte,
Pendant des heures et des heures,
Distribuer les lettres et les journaux,
Les centaines de lettres et le gros tas de journaux.
Avec le large ciré noir sur les épaules,
Dans la campagne triste,
Je ressemblerai à un oiseau qui lutte contre le vent et la pluie,
Je ressemblerai à un oiseau mouillé qui bat des ailes,
Qui bat des ailes désespérément,
Mon coeur battra très fort,
Car chaque jours je dois appuyer très fort
Sur les pédales de mon vélo.
Je ne saluerai plus les herbes
Les herbes mouillées sont des ennemies,
Je ne saluerai plus les arbres,
Les arbres farouches et noirs
Comme les diables sur l'horizon.
Ce poème est centré sur le métier de facteur sans même utiliser ce mot car il est remplacé par "demain"; ce métiers nous apparais alors comme quelque chose qui ne s'arrête jamais puisque "demain" reviendra. Contrairement aux textes précédents on ne trouve pas de plaintes mais le personnage n'exprime pas de motivation particulaire pour son travail.